Y avait ma jupe-culotte
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Que j’ai porté longtemps
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On m’appelait l'échalote
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Tellement je flottais dedans
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Ma petitesse de l'époque
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Me donnait des tourments
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Et parmi mes vêtements
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Y avait l’gilet moulant
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Avec des manches trois quarts
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Avec des boutons blancs
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Et des motifs bizarres
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Y avait ma belle tunique
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Avec le col pointu
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Et ça c'était du chic
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Mais
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Y avait mes culottes grises
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Qui étaient les culottes de ma soeur
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Qu’elle avait eues de ma tante Denise
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Et qu’elles avaient changé de couleur
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Tellement les avait portées Louise
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Qui est la plus vieille de Denise
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Les culottes grises trop grandes pour moi
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Et moi qui ne les aimais pas
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Ces éternelles culottes grises
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Et leur beau tissu résistant
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Qu’on espère juste qu’il se brise
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Et qu’on espère vainement
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Y avait ma salopette
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Que j’aimais comme une folle
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Mais qu’y a fallu qu’on jette
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A cause d’une tache de colle
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A côté d’mes jaquettes
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Y avait mes babydolls
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Et près des camisoles
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Mon habit d'écolière
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Carreauté vert et blanc
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Mon gros manteau d’hiver
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Mon imper de printemps
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Ma petite robe à froufrous
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Que je mettais pour la messe
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Attachée jusqu’au cou
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Y avait mes culottes grises
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Qui étaient les culottes de ma soeur
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Qu’elle avait eues de ma tante Denise
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Et qu’elles avaient changé de couleur
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Tellement les avait portées Louise
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Qui est la plus vieille de Denise
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Les culottes grises trop grandes pour moi
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Et moi qui ne les aimais pas
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Ces éternelles culottes grises
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Et leur beau tissu résistant
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Qu’on espère juste qu’il se brise
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Et qu’on espère vainement
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Et que le gris s’agence bien
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Avec le rouge et l’bleu marin
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Et que des chemises bleues j’en avais plein
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Et qu’j’en veux encore à Maman
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Qui m’les faisait porter tout le temps
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Ces invincibles culottes grises
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Qui même aujourd’hui sur photo
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Me déguisent et m’immortalisent
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Avec des allures de chicot
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Ces extensibles culottes grises
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Qui n’en finissaient plus de me faire
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Et même de m’aller comme un gant
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Comme un d’ces gants Isotoner
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Et ça m’faisait faire des cauchemars
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D’imaginer au petit matin
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Ma mère surgir de mon placard
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Les culottes grises dans les mains
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Et puis j’avais beau m’empiffrer
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Pas moyen de prendre un kilo
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Alors pour m’en débarasser
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Je rêvais d’un meurtre aux ciseaux
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Mais Maman elle les surveillait
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Maman je l’ai même vue acheter
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Chaque automne un nouveau gilet
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Exprès pour ces culottes d’amnées
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Qui ont fait quatre à sixième année
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Et mes cinq ans du secondaire
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Je serais peut-être là à les porter
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Si je les avais laissés faire
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Un jour on les a mises
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Dans un boîte en carton
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Pleine de vieilles chemises
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Et de vieux pantalons
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Qu’au sous-sol de l'église
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On liquide à l’ouvroir
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Ainsi finit l’histoire
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Mais y a des choses étranges
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Parfois qui se produisent
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On dirait qu’ils se vengent
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Les vêtements qu’on méprise
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De mon entrée au collège
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Et jusqu'à ma maîtrise
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Y avait mes culottes beiges
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Les invincibles culottes beiges
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Qui étaient les culottes de Thérèse
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Qui les avait cousues elle-même
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Et qu’il fallait bien que j’les aime
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Parce que ça m’rendait mal à l’aise
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De pas mettre ses culottes beiges
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(Merci à BRUYERE pour cettes paroles) |