Dis-moi, Germaine, sais-tu ça?
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N’y a plus de raison qu’on le cache
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L’an prochain, paraît-il qu’on va
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Penser aux problèmes des vaches
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Les miennes se sont réunies
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Dans un sursaut d’indépendance
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Et m’ont fait part de leurs soucis
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M’ont exposé leurs doléances
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Les vaches ont une âme aussi
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C’est le laitier qui me l’a dit
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À l’heure de donner leur lait
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Elles endurent un supplice
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La machine à traire leur fait
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Aux mamelles des cicatrices
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Outre que c’est humiliant
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Par son côté trop mécanique
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C’est aussi très traumatisant
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Du point de vue de l’esthétique
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Les vaches ont une âme aussi
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C’est le laitier qui me l’a dit
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Une autre revendication
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M’a semblé de juste nature
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Elle porte sur la façon
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De traiter leur progéniture
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Elles ont, en effet, compris
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Par intuition toute bovine
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Qu’on leur fait faire des petits
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Pour une sinistre cuisine
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Les vaches ont une âme aussi
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C’est le laitier qui me l’a dit
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Le problème le plus brûlant
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A trait à leur vie sexuelle
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Jamais de taureau dans leur champ
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C’est pas la peine d'être belles
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En effet, leur fécondation
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Se fait par un intermédiaire
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Qui n’inspire pas leur passion
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J’ai nommé le vétérinaire
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Les vaches ont une âme aussi
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C’est le laitier qui me l’a dit
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Souhaitant que les autorités
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Dans un esprit très boviniste
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Leur concèdent sans plus tarder
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Ce qui rendra leur vie moins triste
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Elles disent que s’il le fallait
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Elles quitteraient leurs pâturages
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Et feraient la grève du lait
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Et le boycott du vêlage
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Les vaches ont une âme aussi
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C’est le laitier qui me l’a dit
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Elles m’ont bien persuadée
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Que leurs plaintes sont naturelles
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Mais j’apprends qu’on leur a donné
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Toute une année rien que pour elles
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On va réunir un congrès
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Sur la condition des vaches
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Le président s’ra le boucher
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C’est intéressant qu’on le sache
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Les vaches n’ont plus de soucis
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Aux laitiers, aux bouchers, merci ! |