| Un dimanche soir d’hiver, il pleure le petit garçon
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| Car il retourne à la pension, dans l’auto qui le reconduit.
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| Il sanglote sans dire un mot, les yeux baissés le cœur gros.
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| Sa mère le rassure tout bas, «tu vas bien t’amuser là-bas».
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| Il a dit «oui» avec la tête, il a dit «non» avec le cœur.
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| Il a souri avec la tête, il a pleuré avec le cœur.
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| Le petit garçon est grand, il vient juste d’avoir seize ans.
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| C’est presque un homme maintenant, voilà qu’il est amoureux
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| Et ce soir, il court la chercher, mais elle a une voix changée.
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| «Tu m’en veux pas mais tu sais, nous deux
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| Tu sais, ce n'était pas sérieux.»
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| Il a dit «oui» avec la tête, il a dit «non» avec le cœur.
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| Il a souri avec la tête, il a pleuré avec le cœur.
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| Maintenant, il a réussi, il a une femme et deux garçons
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| Une voiture et une belle maison, il travaille comme un damné.
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| Couché très tard, levé très tôt, il passe tout son temps au bureau
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| Mais hier, quelqu’un lui a dit «mon vieux
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| Vous devez être un homme heureux».
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| Il a dit «oui» avec la tête, il a dit «non» avec le cœur.
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| Il a souri avec la tête, il a pleuré avec le cœur.
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| Il a dit oui avec la tête, il a dit non avec le cœur.
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| Il a souri avec la tête mais il a pleuré avec le cœur. |