Derrière l’ombre de la croix il y a un chemin qui, après quelques pas,
|
longe un petit jardin
|
Et juste un peu plus bas, juste là pas très loin, oh tu verras pourquoi je ne
|
me sens pas bien
|
Ainsi il faut me croire, même les gens du moulin ont vu ce que j’ai vu mais eux
|
ne diront rien
|
Ça s’est passé un soir jusque tôt le matin, là tout près du lavoir,
|
j’en tremble encore des mains
|
Il y avait des lumières éclairant un festin, des saucisses bien en chair
|
frémissant dans un coin
|
Et à côté des feux, de grandes miches de pain, des légumes, de la bière et des
|
tonneaux de vin
|
Je ne comprenais pas tout ce qu’il se passait comme si autour de moi tout un
|
monde s'écroulait
|
Je regardais ma foi, bien cachée sous les traits de ces gens ici-bas,
|
pour être plus discret
|
Doucement, j’apprends à mieux regarder les gens
|
Et je vole au-dessus des frontières
|
En laissant tomber mes ailes à terre
|
Et le bruit oh crois-moi que ce monde faisait sur un plancher de bois devant
|
ceux qui soufflaient
|
Dans des poches de peaux d’animaux dont l’effet envahissait de joie les
|
poivrots qui buvaient
|
Je me sentais bizarre, je ne sais même plus si au loin le grand phare éclairait
|
la venue
|
De nouveaux rigolards dans cet endroit perdu car il était si tard et c’n'était
|
qu’un début
|
Je me revois errant complètement hagard, entouré de ces gens visiblement à part
|
Est-ce bien ce moment qui les rendait hilares? |
Dansant, chantant,
|
buvant comme s’ils perdaient espoir
|
Doucement, j’apprends à mieux regarder les gens
|
Et je vole au-dessus des frontières
|
En laissant tomber mes ailes à terre
|
C’est un jeu, cet écart qu’ils avaient l’air d’aimer, une sorte de défouloir
|
pour la foire oubliée
|
Et je voyais tout ceux dont les yeux scintillaient et jugé malheureux,
|
c’est tout ce que j'étais
|
Sérieux, tu peux me croire, ce que je dis est vrai, ce n’est pas des histoires
|
tous ces gens s’oubliaient
|
Pour un petit instant, un doux moment de paix, faire un trait sur leur croix
|
mais juste avec une craie
|
Et voilà mon ami ce que j’ai vu là-bas, de l’espoir, de la vie à retrouver la
|
foi
|
J’ai donc vécu ceci entouré de dentelle, à en perdre l’envie, j’en ai brûlé mes
|
ailes
|
Doucement, j’apprends à mieux regarder les gens
|
Et je vole au-dessus des frontières
|
En laissant tomber mes ailes à terre
|
Doucement, j’apprends à mieux regarder les gens
|
Et je vole au-dessus des frontières
|
En laissant tomber mes ailes à terre |