| Sur la photo massicotée façon «P'tit Lu»
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| Y’a tes deux arrières grands-parents bustes tendus
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| Comment c'était dans le monde sépia?
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| Comment c'était la vie avant? |
| La vie en noir et blanc?
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| En maîtrise d’histoire de l’art depuis bientôt trois ans
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| Tu te demandes si tu vas pas laisser tomber, plaquer maintenant
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| Tes études, ton T2, ton uniforme Mac Donald
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| Partir un an ou deux ou plus, t’as des adresses au Sénégal
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| Mettre les formes, prendre le large
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| Elle veut vivre l'énorme et l’extra large
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| Glisser de la norme à la marge
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| Qu’est-ce qui te retient ici, c’est vrai tu dis tout l’temps
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| Qu’il faut faire vite, qu’il est déjà vingt-cimq printemps
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| Que tes copines sont toutes casées, cocoonisées par l’habitude
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| Qu’elles font la gueule
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| Qu’elles sont plus tristes qu’un restau tout seul
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| Je n’aime rien tant que ces heures où tu t'énerves
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| En montrant du menton ceux qui avalent les idées tout rond
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| Toi tu ne mâches pas tes mots et c’est comme ça qu’on t’aime
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| Quand tu dis les sourcils en V:
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| «On a pas l’temps d’attendre, d’aller fertiliser les chrysanthèmes!»
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| Alors toute disposition à l’ennui s’envole
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| Quand elle rêve d’excès, de démesure et de sensations folles
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| Se font la malle les lapins, les râteaux, les grippes et les rentrées
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| Les mois de novembre, les lundis, les découverts et les trains ratés
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| Mettre les formes, prendre le large
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| Elle veut vivre l'énorme et l’extra large
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| Glisser de la norme à la marge |