Coincé dans cette mine depuis des années
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Mon frère aurait dû partir avec moi
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Le jour où j’ai fait mes valises et qu’j’me suis cassé
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Désormais, j’extrais le pollen que sécrètent les fleurs
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Extrême progrès pour un insecte de mon envergure
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Pas de procès, pas de poursuites
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Je suis consideré comme mort
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Placé dans les rubriques nécrologiques
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Et les autres fourmis ignorent le monde qui les entoure
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Pas de bol pour l’arthropode et pas de vacances au mois d’août
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Ni de congés payés, la dictature s’installe
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Sur cette plateforme instable, sans stress et ses missiles
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Voulais quitter les mines sans fuir de la classe fourmilière
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Changer d’avenir, chasser le pollen sur les plats de l'étamine
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Mon frère me l’avait dit: «Tu n’es qu’un pauvre lâche! |
«Comme d’habitude, je vais prendre la chenille de 6h30
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Hey yo, ils baisent mon frère par tous les orifices et crachent dessus
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Je ne l’aiderai pas cette fois il faut qu’il assume
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Le lâche a choisi la pioche, moi la liberté
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ING, qu’est-ce que c’est ça, moi j’ai tout mis dans mes poches
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Et j’entends les phytophages siffler dans la cité
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Visage collé sur la vitre, il pleut des cordes, ma ville est grise
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Je descends, tout s’enfile en silence, je souhaite la mort
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A ces fils de putes de mille-pattes qui m’escortent
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Une boule au ventre, je passe le portail de la carrière
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Esclave de mon époque, conditions de travail indécentes
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Les mandibules ensanglantées, les individus de mon peuple
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Souffrent, punaise, personne n’appellera l’ambulance
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Je fais le travail de clandestino
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Mon sac remplis de pollen, tous les soirs
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Je touche ma prime, la vide au bordel
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Vis la vie de bohème, Valentino Rossi
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Quand il s’agit de faire la course à la vapeur d’insecticide
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La liberté ressemble à de la solitude
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Ma seule issue: la compagnie concubine à mes heures perdues
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Consomme donc toutes sortes de blondes et de perce-oreilles
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Quart de ron, j’aime les femelles de la gare du Nord
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Je fais les courses aux puces
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J’aurais dû me battre contre les policiers
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Comme mon grand frère qui m’a vu naître dans ce gouffre
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Moi, je me tue le corps à l’usine, du coeur à l’ouvrage XXX
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Non, ce n’est pas juste, comme lui j’aurais dû prendre la route
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Ces insectes m’excitent sans but, inceste
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J’inspecte à la recherche de la plus belle princesse
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Vingt cents la pipe, c’est un miracle
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Fellation de papillon, je paie cash, m’exalte et dégage
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Le système force les fourmis
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Esclaves du «idien, le réveil ne donne pas le sourire
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La pomme est pourrie depuis belle lurette
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Me soumettant aux règles, je rêve d’une femelle
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Et d’une fenêtre ouverte
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Le système force les fourmis
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Les insectes se plaignent mais ne manifestent pas
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Dans les usines c’est la flemme qui les prend
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Ou la peur du boss qui parle
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J’ai pris mes distances avec les disciples et les larves
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Le système force les fourmis
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Esclave du «idien, le réveil ne donne pas le sourire
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La pomme est pourrie depuis belle lurette
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Me soumettant aux règles, je rêve d’une femelle
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Et d’une fenêtre ouverte |