Assis sur son croissant de lune,
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Pierrot attend
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Que quelqu’un lui rende sa plume.
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Depuis le temps,
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Depuis le temps qu’on la lui vole
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Pour envoyer des petits mots,
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Pierrot va prendre la parole.
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Écoutez bien Pierrot.
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Assis sur son croissant de lune
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En spectateur,
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Depuis sa luisante tribune
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De nos malheurs,
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Pierrot a tant de choses à dire
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Que si vous ne vous dépêchez
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De lui donner de quoi écrire,
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Pierrot va se mettre à crier:
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«J'étais vivant, Messieurs, Mesdames,
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J'étais vivant
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Quand je jouais les mélodrames
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De pantomimes en mimodrames.
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J'étais vivant,
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Et si je taisais souvent,
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C’est que l’amour est bien plus beau
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Avec des mains qu’avec des mots.
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Eh, regardez ce qu’on a fait de moi:
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Un habitant béat de vos pays lunaires
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Et qui, à force de se taire,
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S’en va rêver tout seul.
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Pourtant j'étais fils de révolte
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Avec mes comédiens,
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De Colombine désinvolte
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En singe d’Arlequin,
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La pièce n’est pas si gentille
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Quand le valet
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Vole la fortune et la fille
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De celui qui le paie.
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Tu as bien applaudi, merci
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Tu t’es levé, tu es parti.
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T'étais vivant, Messieurs, Mesdames,
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T'étais vivant,
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Quand tu venais aux mélodrames
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De pantomime en mimodrames.
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T'étais vivant
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Et si tu payais pas souvent
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Au moins, tu savais t’en aller
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Quand le spectacle était mauvais.
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Eh, tu as l’air de quoi dans ton fauteuil,
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A écouter bêler ce gratteur de guitare?
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Regarde-moi, et puis compare
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Si tu as encore un œil.
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A moi tous ceux qui me ressemblent,
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Les valets, les piétons,
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Timides, muets, ceux qui tremblent
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Devant tous les bâtons,
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C'était des coups de pied aux fesses,
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Des cris de joies
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Que j’espérais dans cette pièce
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Que vous jouez en bas.
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Quand le dénouement va venir
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Je s’rai trop vieux pour applaudir.
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Descends de ton croissant de lune
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Juste une fois
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Si tu ne veux pas pour des prunes
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User ta voix.
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Rester là-haut, c’est un peu comme
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Si tu criais dans un désert.
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Descends de là, si t’es un homme,
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Te battre avec la terre.
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Assis sur son croissant de lune,
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Pierre répond:
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«Moi qui ne suis un homme en aucune
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De vos façons,
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Moi qui suis fait de différences
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Tantôt tout blanc, tantôt tout noir
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J’arrive au pays des nuances
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Tout est grisaille ici ce soir.
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Avez-vous regardé d’abord
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Le pays qui vous sert de piste.
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Je n’ai jamais vu de décor
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Si sinistre.
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Quel est donc ce décorateur
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Pour qui le sinistre est de mise
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Et qui ne sait qu’une couleur:
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La grise?
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Quel est donc ce peintre maudit
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Qui a dessiné sur la toile
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La toile de fond de Paris
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En y oubliant les étoiles?
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Comme ton costume a changé!
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Où sont les carreaux de ta veste?
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Arlequin, ton masque est jeté,
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Tu restes,
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Sans ton chapeau, sans tes manies,
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Tu restes le perdant qui gagne
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Mais qui ne gagne que sa vie
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Au bagne.
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Comme ton allure a changé!
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Plus de sauts, plus de cabrioles.
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Tu vas au boulot résigné.
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C’est ton auto qui te console.
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Colombine, quel est l’auteur
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Qui a pondu pour toi ce rôle
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Ni gai, ni simple, ni charmeur
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Ni drôle?
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Depuis qu’un tas d’honnêteté
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T’a prise avec lui en ménage,
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Femme dans cette société
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Tu nages.
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Tu nages dans tes draps de lit,
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Tu nages dans l’eau de vaisselle.
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A tant te battre, tu oublies
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Que de mon temps tu étais belle.
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On ne te vole plus ton or,
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Harpagon, Pantalon, Cassandre.
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Il a bien grandi le trésor
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A prendre
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Et tu possèdes, maintenant
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Que tu as pris goût aux affaires,
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Les rois, les hommes, les enfants
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La terre.
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Comme on ne te reconnaît plus
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Sous tes sociétes anonymes,
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Jamais les coups de pied au cul
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Ne peuvent trouver leur victime
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Et toi tu joues, Messieurs, Mesdames,
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Et toi tu joues
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Ce lamentable mélodrame
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De pantomime en mimodrame.
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Et toi tu joues.
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Es-tu sûr d’arriver au bout?
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Sans t’apercevoir à la fin.
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Que ce contrat ne valait rien
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Eh, tu as l’air de quoi dans ton habit.
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S’il suffisait d’avoir un peu de maquillage
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Pour se changer cœur et visage,
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Tu serais un gênie.
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Tu sais, c’est pas écrit d’avance,
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Juste un petit dessin.
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Ça s’improvise, ça se danse,
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Tu peux changer la fin.
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Cesse de rabâcher ton texte,
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Mauvais acteur.
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Saute sur le premier prétexte
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Si tu n’as pas trop peur.
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De mon silence, enfin, je sors.
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Écoute-moi, fais un effort.
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Tu vas mourir, Messieurs, Mesdames,
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Tu vas mourir
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Pour terminer le mélodrame
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De pantomime en mimodrame.
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Tu vas mourir
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Sans avoir jamais su sourire.
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Le rideau tombe et demain soir
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On te remplace et ça repart.
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Va-t'en sur ton croissant de lune,
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Pierrot bavard.
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Tu vas déchaîner la rancune
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Du désespoir.
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Si t’es venu dire à la terre
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Que cette vie mene au trépas,
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Reste muet, reste lunaire.
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On ne t’en voudra pas.
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Assis sur son croissant de lune,
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Pierrot s’en va. |