J’rap encore
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Suis-je le rappeur le plus hardcore?
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Je ne cherche pas le crossover
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Ma voix est trop virile pour le vocodeur
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La plupart des rappeurs ont baissé leur futal
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Moi, j’dénonce le système depuis «La vie est brutale»
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Skyrock les a mis à genoux
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Comme l’Occident devant Netanyahou (houu)
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Mais moi, j’rap encore
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Avant d’frapper au menton, je les frappe au corps
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De la plantation musicale j’me suis évadé
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Et j’fais beaucoup plus de mailles depuis que’j’suis en indé
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J’suis au ciné, ouais, j’suis au théâtre, ouais
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J’suis à St-Jean St-Pierre, ouais, j’suis dans le 94, ouais
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J’suis facile à trouver comme un blanc en Afrique
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Ou comme du sang d’immigrés sous les semelles d’un flic
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Tu vois, j’rap encore
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J’suis l’rappeur le plus hardcore
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Rapper j’fais ça aisément
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Le son est thug, j’suis dans mon élément
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Le négro est insolent
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Normal, mes rivaux sont bien trop lents
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J’mouille mes lèvres charnues
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Le nègre est beau, t’as vu?
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J’rap encore
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J’me suis rangé mais j’ai des refrés qu’arnaquent encore
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Si tu les croises dans une forêt, c’est qu’ils planquent un corps
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Ou qu’ils viennent de taper une banque et un coffre fort
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J’sais comment effacer les preuves
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Si j’croyais pas en Dieu, j’aurais fait des veuves
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Tu connais les règles du jeu alors fais pas l’thug
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Tu t’feras rafaler à la sortie d’un club
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Viens pas faire le chaud ici
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T’es pas plus crédible que la France qui menace la Russie
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Les rappeurs sont dev’nus mous, j’me suis endurci
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J’pourrais t’refaire le portrait style Kery James De Vinci
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Tu vois, j’rap encore
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J’m'écrase sur leur planète rap tel un météore
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Simple, basique
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Un rappeur légendaire, ça s’mesure aux classiques
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J’vais remettre mon titre en jeu
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Le 8 décembre, j’remets le Zénith en feu
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Sur scène, j’suis le plus puissant
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J’ai un batteur blanc qui fait des trucs ahurissants
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Ils font des concerts, j’fais des shows
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J’pleure des frères pendant qu’ils jouent les chauds
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L’expression est directe comme dans le 78
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Le rap a touché l’fond comme l'école publique
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Mais moi, j’rap encore
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Boom boom bang bang bing bing, j’t’envoie dans l’décor
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Aux chroniqueurs hip-hop qui deviennent trop confiants
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Vous pourriez vous faire gifler par un rappeur conscient
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Montre-moi du respect, j’ai pas ton temps
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Y’a des hommes qu’approchent la trentaine qui m’appellent «tonton»
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Parlez des rappeurs qui vous font fantasmer
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Oubliez-moi, il y aura ni pleurs ni blessés
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J’fais ce truc depuis qu’j’suis minot
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Et j’compte durer comme une grève de cheminots
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Un pays gouverné par des banquiers
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Le sourire sur le visage des rentiers
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J’rap encore
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N’en déplaise aux médias, je tacle encore
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J’accepte les compromis par les compromissions
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J’vous l’ai promis, j’suis sur une mission
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Ni d’vant Ardisson, ni d’vant Ruquier
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J’porte l'étendard, j’n’ai pas abdiqué
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Noir fier comme un soninké
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Qui prétend faire du R.A.P. |
sans r’vendiquer
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Yann Moix n’est qu’un paillasson
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Toujours du côté du plus puissant
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T’as beau parler d’moi quand je suis absent
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Ça ne me donne pas tort pour autant
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Chacun a sa place sur l'échiquier
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J’informe les masses, vous polémiquez
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Pouvoir et médias sont imbriqués
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Dangereux comme l’essence près d’un briquet
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Ma vie fut rythmée aux chants des sirènes
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J’ai pas eu la même enfance qu’Enthoven
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Si j’crie encore ma douleur ébène
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C’est qu’j’ai surement du sang d’esclave dans les veines
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La même vision de l’homme noir que Jules Ferry
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On survit en France ou on y périt
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J’suis parti du bas comme Frank Ribéry
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Et leurs coups bas ne m’ont qu’aguerri
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Vingt ans après, j’ai encore le mort
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Jusqu'à l’amour ou jusqu'à la mort
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J’vais tuer l’match, péter l’score
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Cherche pas l’clash, j’rap encore |