| (Chère Mamie, cette petite carte de Vendée
|
| Où nous sommes pour quelques jours contribue
|
| À ce que nous passions d’agréables moments…)
|
| Oui, vous vous rappelez ces cartes postales
|
| Quand on était p’tit, il fallait toujours se forcer à les écrire
|
| Et y avait… Voilà, fallait écrire à notre tante, notre grande-tante
|
| Notre grand-oncle et puis, bah
|
| Ça nous barbait, alors nos parents
|
| Ils écrivaient la carte et puis on signait en bas
|
| Puis maintenant, le temps a passé
|
| Quand on ouvre notre boîte aux lettres
|
| C’est nous qui aimerions bien recevoir plus de cartes postales
|
| Je me rappelle de mon grand-père à la fin de sa vie
|
| Il avait quatre vingt six ans
|
| Sa femme était morte
|
| Il rentrait tout seul, il avait du mal à pousser la porte
|
| Elle était assez lourde
|
| Puis il ouvrait’sa boîte, et dedans y avait
|
| Des conneries de serrureries
|
| Toujours des prospectus, des machins, puis
|
| J' me suis dis «putain, je… je lui écrivais pas assez de cartes»
|
| J’aurais voulu lui écrire plein de cartes
|
| Et voilà, et l' temps passe, bordel !
|
| Le temps passe toujours trop vite, hélas
|
| Nos amis, souvent, les plus chers, les meilleurs, sont partis
|
| Sont loin, sont malades, sont morts
|
| Parfois, dans la nuit, on n' sait plus très bien qui on est
|
| On n' sait plus où l’on va
|
| Parfois l’angoisse nous prend le cœur
|
| Parfois la personne qui dort à côté de nous est un étranger
|
| Alors, moi je sors…
|
| Et je m’commande un steak frites
|
| Un bon gros steak, avec des frites ! |
| Bordel !
|
| Y en a marre de c’poisson grillé
|
| De ces haricots verts
|
| A mort le haricot !
|
| Vive la choucroute !
|
| Un bon gros morceau de viande et des pommes de terre bien grasses
|
| La révolution du saucisson est en marche !
|
| Venez avec moi
|
| Vous rouler dans la paëlla
|
| Vous vautrer dans le couscous !
|
| Mes amis,
|
| Aux ordures et à la poubelle ces Oméga 3
|
| On veut des graisses saturées !
|
| Ras le cul de ce régime !
|
| Prenez des tubercules, des pommes de terre
|
| Vous savez, ces tubercules
|
| Coupez-les en fines lamelles
|
| Plongez-les dans l’huile bouillante, salez-les
|
| Et vous aurez des frites
|
| Ni dieu, ni maître
|
| Mais des frites ! |
| Bordel ! |