Un champ de blé prenait racine
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Sous la coiffe de Bécassine,
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Ceux qui cherchaient la toison d’or
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Ailleurs avaient bigrement tort.
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Tous les seigneurs du voisinage,
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Les gros bonnets, grands personnages,
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Rêvaient de joindre à leur blason
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Une boucle de sa toison.
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Un champ de blé prenait racine
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Sous la coiffe de Bécassine.
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C’est une espèce de robin,
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N’ayant pas l’ombre d’un lopin,
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Qu’elle laissa pendre, vainqueur,
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Au bout de ses accroche-cœurs.
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C’est une sorte de manant,
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Un amoureux du tout-venant
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Qui pourra chanter la chanson
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Des blés d’or en toute saison
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Et jusqu'à l’heure du trépas,
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Si le diable s’en mêle pas.
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Au fond des yeux de Bécassine
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Deux pervenches prenaient racine,
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Si belles que Sémiramis
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Ne s’en est jamais bien remis'.
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Et les grands noms à majuscules,
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Les Cupidons à particules
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Auraient cédé tous leurs acquêts
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En échange de ce bouquet.
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Au fond des yeux de Bécassine
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Deux pervenches prenaient racine.
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C’est une espèce de gredin,
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N’ayant pas l’ombre d’un jardin,
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Un soupirant de rien du tout
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Qui lui fit faire les yeux doux.
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C’est une sorte de manant,
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Un amoureux du tout-venant
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Qui pourra chanter la chanson
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Des fleurs bleu’s en toute saison
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Et jusqu'à l’heure du trépas,
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Si le diable s’en mêle pas.
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A sa bouche, deux belles guignes,
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Deux cerises tout à fait dignes,
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Tout à fait dignes du panier
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De madame de Sévigné.
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Les hobereaux, les gentillâtres,
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Tombés tous fous d’elle, idolâtres,
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Auraient bien mis leur bourse à plat
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Pour s’offrir ces deux guignes-là,
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Tout à fait dignes du panier
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De madame de Sévigné.
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C’est une espèce d'étranger,
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N’ayant pas l’ombre d’un verger,
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Qui fit s’ouvrir, qui étrenna
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Ses joli’s lèvres incarnat.
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C’est une sorte de manant,
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Un amoureux du tout-venant
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Qui pourra chanter la chanson
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Du temps des ceris’s en tout' saison
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Et jusqu'à l’heure du trépas,
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Si le diable s’en mêle pas.
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C’est une sorte de manant,
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Un amoureux du tout-venant
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Qui pourra chanter la chanson
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Du temps des ceris’s en tout' saison
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Et jusqu'à l’heure du trépas,
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Si le diable s’en mêle pas. |