En l’an de grâce 2036
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De l'ère de la désolation
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Suite à de puissants cataclysmes
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La terre n'était plus que dévastation
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Tornades, incendies et raz de marée
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Avaient décimé les populations
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Toutes les Cassandre ne s'étaient pas trompées
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En prédisant la fin de la civilisation
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Mais une poignée de survivants
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Quelques centaines tout au plus
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Avaient réussi en déchiffrant
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Le charabia de Nostradamus
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A trouver le refuge suprême
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Immuable, tel de roc de Gibraltar
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Un joyau d’architecture moderne
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Bravant séismes et avatars
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Toujours debout et colossal
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Au milieu des ruines du monde
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Jamais ébranlé une seule seconde
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Le stade olympique de Montréal
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C’est dans ce glorieux bâtiment
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Qu’ils fondèrent la nouvelle Ithaque
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Ils survivaient en se nourrissant
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De chips, de pinottes et de Cracker Jack
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Parfois même d’une O’keefe tablette
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Ou d’un hot-dog aux agents de conservation
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Faut dire qu’en ces temps de disette
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On n’avait que faire des dates d’expiration
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C’est dans les catacombes labyrinthiques
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Plusieurs mètres sous le monticule du lanceur
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Qu’on entreposait ces reliques gastronomiques
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En cas de retour du baseball majeur
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Un jour, en explorant les lieux
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On fît une providentielle découverte
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Telle une bouée de sauvetage des Dieux
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Un document dans une mallette
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Sous ce titre plutôt énigmatique
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Ma réponse au rapport Malouf
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Se cachaient des écrits prophétiques
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Des révélations à couper le souffle
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L’auteur. |
un certain Drapeau, Jean
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Y défendait le Stade Olympique
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Des centaines de paragraphes justifiant
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Ses coûts de construction astronomiques
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O vous fumeurs morts du cancer
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Vous ne serez pas morts pour rien
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Vous avez payé de vos artères
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Pour le salut du genre humain
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O vous fumeurs morts du cancer
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Vous ne serez pas morts pour rien
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Vous avez payé de vos artères
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Pour le salut du genre humain
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On apprenait dans ces anciennes pages
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Qu’au sommet du funiculaire
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Se trouvait une cabine de pilotage
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Conçue par Roger Taillibert
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Tel un véritable visionnaire
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Il avait crée sa forteresse de béton
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En prenant bien soin de le taire
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Elle avait une deuxième fonction
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Le mastodonte aux allures de bol
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N'était ni plus ni moins qu’un vaisseau
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Fin prêt à prendre son envol
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Vers de nouveaux mondes intersidéraux
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En suivant à la lettre les instructions
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Détaillées dans le manuscrit
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En appuyant sur les bons boutons
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Tout l'édifice se mit à prendre vie
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Une secousse ébranla la structure
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L’anneau technique entra en rotation
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Et la toile se hissa telle une voilure
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Tendue comme une corde de violon
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Et c’est dans un torrent de poussière
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Que le stade s’arracha de son nid
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Emportant les derniers humains de la terre
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Ailleurs vers d’autres galaxies
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Intergalactique outarde
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Vogue, vole mon beau stade
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Laisse le monde en rade
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Vogue, vole mon beau stade
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Vestige de la 21ieme olympiade
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Vogue, vole mon beau stade
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Intergalactique ballade
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Vogue, vole mon beau stade
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Ils reviendront peut-être un jour
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Dans plusieurs milliers d’années
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Aux lieux de leurs premières amours
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Quand les dieux se seront calmés |