La jolie p’tite amazone
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Sur sa pouliche à poils blancs
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Rapide comme un cyclone
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Souriait à ses vingt ans
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Le ciel était sans nuage
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Le clic-clac de ses éperons
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Résonnait sous les feuillages
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Comme une jolie chanson
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Elle caressait la jolie crinière
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De ses petits doigts mignons et gantés
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Tandis que le vent, plutôt sans manières
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S’occupait bien plus de ses cheveux légers
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On apercevait, très fine
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Au-dessous d’un mollet bien rond
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Une cheville divine
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Qui vous donnait des frissons
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Mais un matin, quelle histoire !
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Un garçon d’allure très bien
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Dans une Traction Avant noire
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Lui a barré le chemin
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La jolie p’tite amazone
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Seule dans les allées d' Longchamp
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Commençait à rire jaune
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Sur sa pouliche à poils blancs
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Le jeune homme lui dit «J' m’excuse
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Mais vous me plaisez tellement
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Que j’emploie cette petite ruse
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Ne pouvant faire autrement»
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Elle répondit, en faisant la lippe
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«Monsieur, vos propos sont impertinents !
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Je suis à cheval sur les grands principes
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Mon Dieu, je n' sais pas ce que vont dire mes parents !»
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Le garçon était habile
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Il troqua pour un pur-sang
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Ce ne fut pas difficile
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Sa jolie Traction Avant
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Bientôt, ils se marièrent
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Ce fut simple et très touchant
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D’une façon cavalière
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Les pur-sangs en firent autant
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C’est ainsi qu’une fillette blonde
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Et un poney à poils blancs
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Vinrent tous les deux au monde
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À peu près au même instant
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Et d’ici quelques années
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On les verra tous au bois
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Dans le calme des allées
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Se promener trois par trois |