| A l’escalier 6, bloc 21,
|
| J’habite un très chouette appartement
|
| Que mon père, si tout marche bien,
|
| Aura payé en moins de vingt ans.
|
| On a le confort au maximum,
|
| Un ascenseur et un' sall' de bain.
|
| On a la télé, le téléphone
|
| Et la vue sur Paris, au lointain.
|
| Le dimanche, ma mère fait du rangement
|
| Pendant que mon père, à la télé,
|
| Regarde les sports religieusement
|
| Et moi j’en profit' pour m’en aller.
|
| Je m’en vais l' dimanche à Orly.
|
| Sur l’aéroport, on voit s’envoler
|
| Des avions pour tous les pays.
|
| Pour l’après-midi… J’ai de quoi rêver.
|
| Je me sens des fourmis dans les idées
|
| Quand je rentre chez moi la nuit tombée.
|
| A sept heures vingt-cinq, tous les matins,
|
| Nicole et moi, on prend le métro.
|
| Comme on dort encore, on n’se dit rien
|
| Et chacun s’en va vers ses travaux.
|
| Quand le soir je retrouve mon lit,
|
| J’entends les Bœings chanter là-haut.
|
| Je les aime, mes oiseaux de nuit,
|
| Et j’irai les retrouver bientôt.
|
| Oui j’irai dimanche à Orly.
|
| Sur l’aéroport, on voit s’envoler
|
| Des avions pour tous les pays.
|
| Pour toute une vie… Y a de quoi rêver.
|
| Un jour, de là-haut, le bloc vingt et un Ne sera qu’un tout petit point. |