| Le petit oiseau de Marrakech a tous les jours toujours l’haleine fraîche
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| Quand il s'éveille réjoui, il fait pipi et il pépie.
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| Vous dire en deux mots ce qu’il dit? |
| Je n’entends goutte à son dialecte.
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| Il appartient à une secte, trop près du ciel sans sauf-conduit.
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| Sachez toujours qu’il fait tutut et tututut dans le silence.
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| La symphonie d’oiseaux commence sur ce poids plume de la flûte.
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| L’arbre s’embrase de gosiers, bruyants de contre-chants, de fugues.
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| Le Paradis fait une fugue, sur Marrakech il s’est posé.
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| Il est tout neuf, tout gai, tout vif, radieusement primitif.
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| Il a fixé son port d’attache à dix pieds du plancher des dattes.
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| Ensuite l’homme reprendra du poil de la bête: «Moteur !»
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| Cours du dollar, goût de l’horreur, qu’il soit nu-tête ou en chéchia.
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| Le petit oiseau de Marrakech, assis sur son tapis de feuilles
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| Attendra que le Bon Dieu veuille, ôter le noyau de la pêche.
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| Il soupera d’un ver luisant, en tête-à-tête à la fauvette
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| Puis galipettes et navettes pour célébrer le jour suivant
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| Et se coucher dans le couchant.
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| Et quand la nuit se met à poil, à vous renverser de vertige
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| Il dormira entre deux tiges, les bras croisés sur une étoile.
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| Le petit oiseau de Marrakech a tous les jours d’amour l’haleine fraîche
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| Quand il s'éveille réjoui, il fait pipi et il pépie. |