| Mais qui ose parler de mon teint, de la taille de mon joint |
| Cette folie qui m’a atteint, que je suis rarement à jeun |
| De mon hygiène de vie, mes envies, mon pouvoir d’achat |
| Des types chauves à la Barthez qui me balancent des crachats |
| De mon niveau scolaire, mes échecs ou mes galères |
| Abonné au bas salaire et l’envie de me foutre en l’air |
| Ma crasse, mon falir, ma poisse, mes nerfs |
| Ma face, mes glaires, mon style capillaire ou mes douleurs lombaires |
| Mes délits, ces promesses qui donnent la chienlit |
| Mes rêves qu’on a ensevelit, refusant qu’on l’humilie |
| Polygame, impoli, qui pollue, qui salit mes folies |
| On parle de ce que j’ai sous le lit, la peur qui me donne le torticolis |
| Paie l’addition, marche à l’intuition |
| Se méfie des institutions, leurs lois et leurs conditions |
| Entre échecs et déceptions qui s’accumulent |
| Le stress qui me stimule, je suis une tête de mule |
| C’est l’retour des trois mousquetaires oui, mais des îles |
| Pas d’déhanché c’est nos calibres qui exaucent nos désirs |
| Ton image c’est bien peu dire qu’elle est fausse |
| Laisse nos soeurs tranquilles leurs cambrures leurs fesses |
| On veut juste voir ta face dans la fosse |
| Loin d’la carte postale les frères au bled ont la dalle |
| Hayabusa sans casque et graine café les jumpy font taffer |
| Quand tu vas t’faire braquer tout ton or en plein jour |
| Tu m’diras si l’exotisme à l’antillaise t’excite toujours |
| Qu’est-ce-tu sais d’moi? Des miens? D’où j’viens? |
| Qui sont les chiens? si tu fais pas l’lien c’est rien |
| 9.7.2 la violence dans l’sang comme un fix |
| Oui monsieur t’as kiffé collé-serré c’est l’remix |
| C’est ma ville ma vie mon île style de vie hostile |
| Pile sous la menace des civils Blanc-Mesnil cousin |
| C’est l’son des plantations, brève incantation |
| B.James Madinina alias l'île de la tentation |
| Mon logo conjugué à l’envers à l’endroit |
| Correspond au reggae, au rap et aux frères à l'étroit |
| Aux tripots, aux troquets, machines à sous truquées |
| Aux rames de métro, dernier train crade sans porte vitrée |
| Aux darons sous litrons, gosses illetrés |
| Considérés comme en trop, triés au droit d’entrée |
| Tout à erre en rond, aux environs de Paris |
| Là où les rues sont barrées, dès qu’un grand baron se marie |
| Sur le carreau, ici c’est le lâché de taureaux |
| Mais les toreros, carrément, sont partis pourtirer |
| Putain c’est le Pérou, les pontes du polit bureau |
| Apparemment en cas de tuerie, ne pourront pas les virer |
| Et ils paieront, leurs coups fourrés, leur choléra |
| S’ils veulent pas nous tolérer, je ne vais pas décolérer |
| Endoloris, sans coloris, et fait comme des rats |
| Mon amour de mon amertume semble immodéré |