| Encore une chute hallucinante, l’atterrissage est imminent |
| Je n’lâcherais pas mes militants même pour atteindre les dix mille ventes |
| Phases irritantes, un pur leader, le rap renaît pas du tout sûr qu’il meurt |
| Les chercheurs de punchlines ont d’quoi d’vider leurs surligneurs |
| J’dois reconnaître, y’a pas trop de sons joyeux, rap dégoûté tu l’sais |
| C’projet, c’est un album pas une compil', faut l'écouter cul sec |
| J’opère à la nage, j’ai pas d’yacht même pas d’radeau |
| Ne m’compare pas à d’autres, j’suis un secret n’en parle pas trop |
| J’veux pas grailler dans l’rap game, tu finis édenté |
| Faut pas l’fréquenter, t’as voulu nous baiser et tu t’es fait ganter |
| À l’abri des fils de putes, c’est mon délire de rue |
| Les TSR, c’est comme une prise, tu perds ta bite si tu pisses dessus |
| Alors Hugo paraît qu’tu chantes, jamais tu changes? |
| Nan, mon rap, c’est un footing sur la bande d’arrêt d’urgence |
| C’est Paris vu sur des toits, il pue la rue, il pue les squatts |
| J’suis pas une star, tout l’monde s’en tape, pas besoin d’porter des lunettes |
| noires |
| Une vue étroite, Fenêtre sur Rue, le tsunami surgit |
| Ma zik, c’est comme ma femme, c’est la plus belle pas besoin d’chirurgie |
| J’continue tant qu’j’kiffe, même si y’en a que trois qui suivent |
| J’collectionne tant d’titres, dans l’crâne, j’ai des feux d’artifice |
| J’suis négatif car les sportifs deviennent des sacs d’os |
| Le progrès c’est quoi? C’est un pervers avec un smartphone (bah ouais) |
| Écrire c’est d’temps en temps, pour voir les potos sourire |
| C’est long entre chaque son mais bon tu sais, j’ai souvent d’autres soucis |
| Encore un projet d’plus, il paraît qu’j’progresse plus |
| Percer on aurait pu, on reste discret, fidèles à notre réput' |
| Porte de la Chapelle, c’est encore l’terminus |
| Album sorti des tripes, lyrics écris à la dernière minute |
| C’est comme ça qu’on bosse nous, dans nos crânes, c’est la Bosnie |
| On pose bien, le roi des punchlines c’est Hugo Boss, oui |
| Videur d’bouteilles, dealer d’coups d’tête |
| Quand j’viens planter mon drapeau, ils viennent pour planter leurs fourchettes |
| J’aime pas les contrats, du son sale, c’est pas d’la compta' |
| Avec ma femme, on a connu la faim et l’matelas gonflable |
| Semelles pleines de plombage, faut qu’j’retourne au bon-char |
| Mais la bicrave, j’refais plus ça même si c’est du bon charasse |
| Déco vandale, des graffitis et des rimes sans défaut |
| J’ai pas changé d’adresse, pourquoi j’aurais changé d’flow? |
| Faut être lucide, à quoi bon réussir si t’as cé-su? |
| Travailler plus pour gagner plus, comme ça qu’un mac parle à ses putes |
| Jeunesse sous perfusions, té-ma, y’a plus d’ballons sur l’synthé |
| Si y’a pas d’clip, ils écoutent plus tes sons, c’est l'ère du 5D |
| Y’a plus d’justice, y’a plus qu’du biff et cette impasse me tue |
| Un p’tit branleur peut faire dix fois la paye d’un mec qui s’casse le cul |
| Fin du travail, le capital a pris la caisse |
| Contestataires, on fait la guerre même plus bas qu’terre, on lève la tête |
| J’lève aussi mon verre, anti-tendance et joint d’dynam |
| Celle-ci, c’est la dernière, la révérence, le point final |
| — Comme si on avait pas déjà assez d’traquas ici, on peut savoir c’que tu |
| cherches? |
| — Manger, boire |
| — Y'a d’l’eau là |
| — Hmmm, j’aime pas tellement l’eau |
| — Hum manger, boire et bien sûr tu n’sais rien faire d’autre |
| — On n’peut rien t’cacher. À propos, j’te signale que j’ai pas d’quoi payer |
| — Figure-toi que j’m’en doutais, t’as pas une tête à attirer l’argent … |