Информация о песне На данной странице вы можете ознакомиться с текстом песни Restavec, исполнителя - Milk Coffee & Sugar. Песня из альбома Milk Coffee and Sugar, в жанре Рэп и хип-хоп
Дата выпуска: 09.05.2010
Лейбл звукозаписи: 6D
Язык песни: Французский
Restavec |
Je suis un restavec, poussière de vie au destin écrit |
J’suis pas pro-Aristide, moi j’meurs de vivre en Haiti |
Un restavec slave, esclave, la bouche en bec |
Ma chair, ma mère m’a vendu pour becqueter des insectes |
J’suis l’dernier «zouaille» un jouet, un oiseau sans ailes |
A mes aieux, une question: pourquoi avoir vogué vers les îles? |
Je n’ai pas de maîtres blancs, que des négriers, négrillons |
Je hais l’Haitien quand il cause comme un colon |
Christophe, ce n’est pas mon nom, mais eux ils me parlent d’Hispaniola |
Je suis un restavec, c’est ce qu’ils disent alors je reste là |
Toujours à portée d’voix à les écouter, tendre l’oreille |
Quand ils chantent que je suis comme un mauvais disque que l’on raye |
Un sous-fifre rendu muet affamé |
Voyant tout sourire comme une fleur disparue ou fanée |
J’ai trop vite grandi pour pouvoir croire aux chimères |
Haiti, la France t’as prise hier, aujourd’hui l’Amérique t’incarcère |
Indépendante, non ! T’es comme moi, négresse |
T’es qu’une restavec et non un vers de René Depestre |
Moi je voulais fuir, mais j’ai sur l’dos des Staline |
Qui m’empêchent de quitter le mal de l’empire Dessalines |
Les yeux éteints, mes paupières tombent mes cils |
Et je rêve et je rêve et je rêve d’exil |
Mes doigts courent sur une terre rouge, je m'évade |
Mon béton est armé de mes rêves de ballades |
Gonaives, il pleut du déboisement, je mange des ordures |
Près de chiens errants qui confondent baisemains avec morsures |
Aucun danger, j’ai le choléra en cholestérol |
Quand ils me mordent, ils sucent mon sang, ça fait office de formol |
J’entends leurs crocs et l'écho de maisons qui émettent en créole |
Une radio interne, un son inter, la voix perçante d’une idole |
Qui me pousse à croire en moi et que j’suis une légende en mini |
Taille pygmée, indigène ami des paroles de Jean Dominique |
Mais ça ne dure que l’temps d’une onde et quand elle finit |
Je redeviens un restavec à qui l’espoir n’est pas permis |
Un restavec: poucet, poussin, mauvaise pousse pour ceux |
Qui ont dû oublier la passion de liberté de monsieur Toussaint |
Les yeux éteints, mes paupières tombent mes cils |
Et je rêve et je rêve et je rêve d’exil |
Mes doigts courent sur une terre rouge, je m'évade |
Mon béton est armé de mes rêves de ballades |
J’ai décrété: le monde est flingué selon mes critères |
Pour survivre sur cette terre, j’ai dû maîtriser l’art de la guerre |
J’ai les mains moites, un goût de métal dans la bouche |
De l’essence et du sang des pneus qui fument et des cartouches |
Jean-Bertrand, j’ai l’Koutla et l’sourire berbère tranche |
Mon coeur s’perd, peine, penche vers la fureur parce que nos vies étanchent |
C’est le marasme, ils veulent massacrer ma race |
A mes trousses, à mes traces, j’ai les chimères Lavalas |
La vie lasse harrasse, passe, les rastas la fréquentent |
C’est la révolte à Port-au-Prince, y a du Marley sur la fréquence |
«Get up Stand up», moi, j’mate les cohortes et les meutes |
Le berceau des insurgés est un taudis, cuve d'émeutes |
Ente Toussaint Louverture et Jean-Jacques Dessalines |
Les mots, les dates s’alignent et puis le peuple s’allie |
Haiti, première République, impasse du temps qui passe |
La basse tabasse, y a du champagne dans la calebasse |
Les yeux éteints, mes paupières tombent mes cils |
Et je rêve et je rêve et je rêve d’exil |
Mes doigts courent sur une terre rouge, je m'évade |
Mon béton est armé de mes rêves de ballades |