Le samedi soir après l’turbin
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L’ouvrier parisien
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Dit à sa femme: Comme dessert
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J’te paie l’café-concert
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On va filer bras-d'ssus bras-d'ssous
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Aux Galeries à vingt sous
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Mets vite une robe, faut te dépêcher
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Pour être bien placé
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Car il faut
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Mon coco
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Entendre tous les cabots
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Viens poupoule, viens poupoule, viens !
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Quand j’entends des chansons
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Ça me rend tout polisson
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Ah !
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Souviens-toi que c’est comme ça
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Que je suis devenu papa
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Un petit tableau bien épatant
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Quand arrive le printemps
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C’est d’observer le charivari
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Des environs de Paris
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Dans les guinguettes au bord de l’eau
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Au son d’un vieux piano
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On voit danser les petits joyeux
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Criant à qui mieux mieux
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Hé le piano !
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Tu joues faux !
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Ça n’fait rien mon petit coco
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Viens poupoule, viens poupoule, viens !
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Ce soir je t’emmène … où?
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A la cabane bambou
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Hou !
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Viens poupoule, viens poupoule, viens !
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Et l’on danse plein d’entrain
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La «polka des trottins»
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Avec sa femme un brave agent
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Un soir rentrait gaiement
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Quand tout à coup, jugez un peu
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On entend des coups de feu |
C'était messieurs les bons apaches
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Pour se donner du panache
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Qui s’envoyaient quelques pruneaux
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Et jouaient du couteau
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Le brave agent
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Indulgent
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Dit à sa femme tranquillement:
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Viens poupoule, viens poupoule, viens !
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Pourquoi les déranger
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Ça pourrait les fâcher
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Ah !
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Viens poupoule, viens poupoule, viens !
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Ne te mets pas en émoi
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Ils se tueront bien sans moi
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Deux vieux époux tout tremblotants
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Marient leurs petits-enfants
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Après le bal vers les minuit
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La bonne vieille dit
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A sa petite-fille tombant de sommeil:
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Je vais te donner les conseils
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Qu’on donne toujours aux jeunes mariés
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Mais le grand-père plein de gaieté
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Dit doucement:
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Bonne maman
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Laisse donc ces deux enfants
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Viens poupoule, viens poupoule, viens !
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Les petits polissons
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N’ont pas besoin de leçons
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Ah !
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Viens poupoule, viens poupoule, viens !
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Je suis bien certain ma foi
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Qu’ils en savent plus que toi
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Les jeunes mariés très amoureux
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Viennent de rentrer chez eux
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Dans leur gentil petit entresol
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Ils crient: Enfin seuls !
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Madame se met vite à ranger |
Sa petite fleur d’oranger
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Pendant que Monsieur bien tendrement
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Dit amoureusement
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Pour tâcher
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De s'épancher
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Montrant la chambre à coucher:
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Viens poupoule, viens poupoule, viens !
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Les verrous sont tirés
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On pourra se détirer
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Ah !
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Viens poupoule, viens poupoule, viens !
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Viens chanter mon coco
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La chanson des bécots
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Un député tout frais nommé
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Invitait sa moitié
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A venir entendre un grand discours
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Qu’il prononçait le même jour
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Mais à peine a-t-il commencé
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Qu’on lui crie: C’est assez
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Constitution ! |
Dissolution !
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Pas d’interpellation !
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Ahuri
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Abruti
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Il prend son chapeau et dit:
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Viens poupoule, viens poupoule, viens !
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Je ne veux pas devenir sourd
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Pour vingt-cinq francs par jour
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Ah !
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Viens poupoule, viens poupoule, viens !
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C’est bien assez ma foi
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D'être attrapé par toi |