| Deuil hanté d’une grande présence illusoire
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| Défaite d’une immense pensée, d’un grand espoir
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| Les cieux ennuagés confondent finalement le regard
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| Il fut grand bruit il est silence de marbre
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| A nouveau les étoiles infinies furent à leur place
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| La longue errance aveugle vint alors à son terme
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| Enfin la création ne se voile plus la face
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| Liberté retrouvée des astres que plus rien n’enferme
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| Un grand silence derrière les lourdes portes
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| Immensité vide plongée dans la torpeur
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| La fin des processions et des longues cohortes
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| Plus aucun pas ne résonne vers le choeur
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| A genoux, mains tendues, yeux levés
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| Ni juste ni pêcheur, simplement égaré
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| A jamais seul, dans cette absence, perdu
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| Car ce fut le jour où dieu se tut
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| Autour des temples s’amassent des ruines
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| Bientôt les hommes de pierre se couchent
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| S’assèchent les bassins, se figent les huiles
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| Se taisent les orgues, se ferment les bouches
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| Humanité exorcisée, liée de prières, enchaînée de doutes
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| Dans ce désert aride, comblée de renoncement, vaincue de fautes
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| Pluie de honte et océan coupable, à la recherche de l’ultime route
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| Un chemin révélé, une ligne, une corde tendue d’un monde à l’autre
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| Là où un feu obscur ravageait les âmes, les passions, les corps
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| Laissons ces souffrances se consumer dans les cendres de la vérité
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| Faisons de nos larmes un breuvage dirigé vers les vivants et les morts
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| Avant que faute de devenir nous déclarions «nous ne serons rien, nous avons été»
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| Réjouissez-vous ! |
| Car nous avons été abandonnés
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| Embrassez-vous ! |
| Nous ne sommes plus entravés
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| Étreignez-vous ! |
| Car nous sommes rassemblés
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| Réjouissez-vous ! |
| Nous sommes à nouveau nés
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| Dans la joie, mes frères, nous communions
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| Allègrement, plantons les derniers clous
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| Portons haut les couleurs du deuil
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| Et dans la terre, descendons le cercueil
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| Un grand silence derrière les lourdes portes
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| Immensité vide plongée dans la torpeur
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| La fin des processions et des longues cohortes
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| Plus aucun pas ne résonne vers le choeur
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| A genoux, mains tendues, yeux levés
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| Ni juste ni pêcheur, simplement égaré
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| A jamais seul, dans cette absence, perdu
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| Car ce fut le jour où dieu se tut |